L’Eucalyptus…
la feuille essentielle
Il y avait cette haute
porte de bois, vitrée, que l’on poussait avec respect, sur laquelle on pouvait
lire, en lettres calligraphiées : Gautier
et Lelandais, pharmaciens.
C’était là : le
carrelage qui avait été un jour moderne, les comptoirs à colonnettes, et les
étagères vénérables en bois verni, comme d’impressionnants tabernacles où
trônaient les antiques pots de porcelaine.
Et cette odeur un peu
lourde, rassurante, comme attentionnée, qui vous enlaçait telle une caresse
soigneuse, à la fois médicale et maternelle. Les senteurs d’eucalyptus, mêlées
au goménol et à l’éther, composaient la subtile harmonie de l’officine.
L’eucalyptus ! Littéralement, le « bien couvert »,
de part la forme de son fruit, son nom latin appelle la volute parfumée et le parfait
savoir des anciens.
Originaire d’Australie,
l’eucalyptus globulus, ou gommier bleu, est un outil majeur de la
phytothérapie: avec ses longues feuilles en lame de faux, on prépare des fumigations pour assainir une
pièce. Par distillation, on obtient une huile essentielle antiseptique et
expectorante utilisée en inhalations. Diluée dans une huile neutre, voilà une
onction laïque qui soigne fort bien rhumes et bronchites.
Et l’Australie, si loin… un
fort long voyage pour une gomme à
l’Eucalyptus !
Ne pas confondre !
Parmi plus de 600 espèces
d’Eucalyptus, originaires d’Australie et de Tasmanie, plusieurs sont utilisées la
distillation de leur huile essentielle. Outre le fameux Eucalyptus globulus, la variété radiata
est préférable chez les enfants. L’eucalyptus
citriodora est un anti-inflammatoire puissant contre l’arthrite… et il fait
fuir les moustiques !
Mais beaucoup d’espèces
sont décoratives telles l’eucalyptus
gunnii aux feuilles rondes, et
eucalyptus arc-en-ciel, dont le tronc aux écorces multicolores est
une bizarrerie de la nature.
Photo Annie Bourgine
Stop sucre
La feuille d’eucalyptus
peut contribuer à réguler l’assimilation des sucres : avec la myrtille, la
bardane, l’olivier, voilà une recette de tisane antidiabétique
Petite démonstration :
Déposez quelques gouttes d’huile
essentielle sous la plante du pied et massez légèrement : Dans quelques
minutes, vous sentirez en bouche son goût caractéristique.
Preuve de l’intense
pouvoir des molécules aromatiques !
Conseils pour un bon usage des plantes médicinales
Se soigner par les plantes ! Est-ce réellement possible ? Est ce réellement sans danger ? A l’époque où chaque geste, chaque attitude de la vie quotidienne doit être évalué à la mesure des risques, on peut s’interroger sur la pertinence des traitements dits « naturels », en particulier par les plantes et leurs extraits. « Ma Grand-mère ne se soignait qu’avec çà ! » « Au moins çà ne fait pas de mal ! »« C’est des plantes, çà ne peut pas faire de mal ! »… entend on souvent. Quelle place aujourd’hui pour la phytothérapie ? En quoi peut elle contribuer à notre bien être ? Quels en sont les risques ? Peut on l’associer sans danger aux médicaments de Pharmacie ? Il est légitime d’avoir recours aux plantes au commencement des pathologies courantes ; généralement efficaces, ces traitements présentent l’avantage de ne pas masquer artificiellement les signes d’alerte et de ne pas troubler un éventuel diagnostic ultérieur. J’ai observé en pratique que les trois quarts des désagréments de santé courants (ORL, digestifs, locomoteurs et nerveux) pouvaient être sensiblement améliorés, voire guéris par l’utilisation raisonnée des plantes.
Des vertus des plantes séchées…Bien sûr, en ces temps de froidure, on pense aux tisanes, même si le mot véhicule une image un peu fade et dépassée ! Pourtant, une tisane de plantes sèches, à la formule« bien construite », toujours composée de plusieurs plantes, aromatisée avec astuce, est un vrai bonheur, à condition qu’elle soit réalisée dans les règles de l’Art. La base d’une tisane doit être constituée de trois ou quatre plantes de nos campagnes, cueillies dans l’année, séchées et traitées avec respect. On privilégiera toujours les plantes entières, non coupées, à la couleur franche, homogène, la plus vert possible, signe de fraîcheur et d’intégrité. On les brisera en morceaux au dernier moment : une feuille entière, comme un gâteau, conserve mieux ses propriétés que des miettes ! Une plante de qualité doit être rapidement séchée sur une toile neutre, à l’abri de la lumière dans un endroit aéré. Elle se conserve bien en sac papier, que l’on rangera dans une boîte métallique : la lumière est l’ennemie absolue de la plante sèche. Une belle étiquette « à l’ancienne » signera délicatement chaque boîte. Ainsi bien traitée, on pourra profiter de ses bienfaits pendant quatre saisons : la Nature offrant ses trésors chaque année, il est logique de renouveler ses « stocks » régulièrement et de ne pas conserver de plantes anciennes : quoi de plus triste qu’un vieux sachet de romarin jauni, inodore, souvenir inutile d’une garrigue perdue…Dans les anciennes herboristeries, on pratiquait à la fin de chaque printemps une opération de « Grand Ménage », pour détruire les herbes invendues de la saison passée : faisons de même sur nos étagères ! Parmi les plantes-ressource de nos vallées, citons ainsi le frêne, le sureau, la Reine des prés, le bouleau, les Alchémilles et Achillée. millefeuilles, mais aussi la Ronce, le Framboisier, l’Ail des Ours et bien sur l’Aubépine et la Prêle . On hésitera pas à ajouter quelques plantes au goût remarquable pour le simple plaisir, car une tisane doit nécessairement être bonne : l’anis vert, la lavande, la Réglisse, (attention à l’hypertension !), la Badiane, les écorces d’agrumes, voire le lointain Karkadé aux subtils arômes acidulés. Attention aussi à utiliser des plantes de densités proches, afin que le mélange, reste homogène dans son sachet : les graines d’anis vert, par exemple, ont une fâcheuse tendance à « filer » au fond du sachet de mélange, qu’il conviendra de temps en temps de retourner et de secouer. Veillons aussi à ce que les temps d’infusion soient cohérents : la fleur de lavande délivrera ses aromes subtils en deux minutes dans l’eau à peine frémissante ; pour l’aubier de tilleul, il faudra plus de 10 minutes à gros bouillons pour extraire ses bienfaits !
Bien sûr, le Pharmacien reste votre conseiller de santé de référence : il ne faut pas hésiter à l’interroger sur les mélanges de plantes et les éventuelles interactions et contre-indications, rares en pratique. Je vous souhaite des infusions réconfortantes, chaleureuses et … efficaces !.
Un exemple de composition pour tisane :Il s’agit d’un mélange pour améliorer le confort articulaire, fort actif pour soulager les douleurs.
Pour 100g, je mets 14g de feuille de Reine des prés (antalgique), 14g de Prêle des Champs (Reminéralisant), 12g de feuilles Cassis (antiinflammatoire), 12g de Baies de genèvrier et de feuilles de bouleau(antirhumatismal), 10g de fleurs de Bruyère(diurétique). J’aromatise avec 14g d’anis étoilé et 8g d’anis vert. J’ajoute enfin 4g de pétales de souci, adoucissant et …décoratif.
Adresse de "à l'HERBORISTERIE"
1 rue des Nonnes
73000 CHAMBERY
Téléphone : 04 79 75 62 65
Horaires :
Mardi au vendredi : 10h-12h30 14h-19h
Sam. : 10h - 19h
Dimanche et Lundi. : Fermé